Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/615

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connaissance au reste, outre qu’il juge vrai sur le char, en possède encore l’explication, et au lieu d’un simple jugement arbitraire, il parle en artiste et en homme qui sait sur la nature du char, parce qu’il peut faire la description du tout par ses élémens.

THÉÉTÈTE.

Et ne penses-tu pas qu’il en est ainsi, Socrate ?

SOCRATE.

Oui, mon cher ami, si tu crois et si tu accordes que la description d’une chose par ses élémens en est l’explication, et que celle qu’on en fait par les syllabes, ou par d’autres parties plus grandes, n’explique rien. Dis-moi ton sentiment là-dessus, afin que nous l’examinions.

THÉÉTÈTE.

Eh bien, je l’accorde.

SOCRATE.

Penses-tu aussi qu’on soit savant sur quelque objet que ce puisse être, lorsqu’on rapporte une même chose tantôt au même objet, et tantôt à un objet différent ; ou qu’on porte sur le même objet tantôt un jugement, tantôt un autre ?

THÉÉTÈTE.

Non, certes, je ne le pense pas.

SOCRATE.

Et tu ne te rappelles point que c’est précisé-