Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/642

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nent si profondément l’un à l’autre, qu’on ne peut les séparer qu’en les détruisant tous les deux. Quelquefois c’est le plaisir qui prédomine, et quelquefois la douleur : et c’est l’élément prédominant qui donne son caractère et son nom à la combinaison.

8° Tout plaisir réel est composé de plaisir et de peine. Tous les objets réels de la nature, composés et variables, ne nous donnent que des plaisirs semblables à eux. Ces figures, ces couleurs, ces sons, ces formes de toute espèce qui nous charment et qui nous entraînent, mêlent toujours à la vivacité des plaisirs qu’ils nous procurent quelque chose d’inégal et de douloureux ; on en jouit avec inquiétude, on les perd avec désespoir. Mais que l’intelligence traverse ces apparences extérieures, qu’elle pénètre dans l’intimité de la nature et dans les profondeurs de son essence, elle y découvrira un autre monde, d’autres couleurs, d’autres lignes, d’autres figures. On comprend qu’il s’agit ici des