Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/653

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la combinaison de l’un et de l’autre qu’il faut chercher le souverain bien.

Mais comment faire ce mélange ? Mêlera-t-on toutes les sciences avec tous les plaisirs, ou seulement les sciences pures avec les plaisirs purs ?

Ici se montre le bon sens qui, dans Platon, comme dans la réalité, est toujours joint à l’élévation et à la profondeur. N’admettre dans les sciences que la partie qui s’occupe de l’absolu et de l’immuable, ce serait se renfermer dans une sphère sans contact avec celle d’ici-bas ; ce serait retrancher les conditions mêmes de notre existence actuelle, c’est-à-dire du bonheur. Laissons donc aller les sciences empiriques à la suite des sciences plus pures, pourvu que d’abord nous nous soyons mis en possession de celles-là. Car les sciences empiriques, si dangereuses et si vaines lorsqu’elles nous font illusion sur les sciences véritables dont elles nous écartent, sont bonnes et vraies quand on les a