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PHILÈBE.

proposant des questions auxquelles nous ne pouvons trouver sur-le-champ une réponse satisfaisante. Car ne nous imaginons pas que la fin de cet entretien doive être de nous réduire tous à ne savoir que dire. Mais lorsque nous sommes hors d’état de répondre, c’est à toi de le faire : tu nous l’as promis. Sur cela, délibère, s’il faut que tu nous donnes la division du plaisir et de la science en leurs espèces, ou si tu la laisseras là, et si tu peux et si tu veux éclaircir d’une autre manière le sujet de notre dispute.

SOCRATE.

Après ce que je viens d’entendre, il ne faut plus que j’appréhende rien de fâcheux de votre part. Ce mot, si tu veux, me délivre de toute crainte à cet égard. Et puis, il me semble qu’un dieu m’a rappelé certaines choses à la mémoire.

PROTARQUE.

Comment, et quelles sont-elles ?

SOCRATE.

Je me souviens à ce moment d’avoir entendu dire autrefois, en songe, ou étant éveillé, au sujet du plaisir et de la sagesse, que ni l’un ni l’autre n’est le bien ; mais que ce nom appartient à une troisième chose, différente de celles-ci et meilleure que toutes les deux. Or, si nous