Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/729

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douter en aucune façon la longueur. Tu ne nous feras aucune peine en cela.

SOCRATE.

C’est fort bien dit. Commençons donc en nous interrogeant de cette manière.

PROTARQUE.

De quelle manière ?

SOCRATE.

Dirons-nous, Protarque, qu’une puissance dépourvue de raison, téméraire et agissant au hasard, gouverne toutes choses et ce que nous appelons l’univers ? ou au contraire, comme l’ont dit ceux qui nous ont précédés, qu’une intelligence, une sagesse admirable a formé le monde et le gouverne ?

PROTARQUE.

Quelle différence entre ces deux sentimens, divin Socrate ! Il ne me paraît pas qu’on puisse soutenir le premier sans crime. Mais dire que l’intelligence gouverne tout, c’est un sentiment digne de l’aspect de cet univers, du soleil, de la lune, des astres, et de tous les mouvemens célestes. Je ne pourrais ni parler ni penser d’une autre manière.

SOCRATE.

Veux-tu que, nous joignant à ceux qui ont avancé la même chose avant nous, nous soute-