Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/75

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en prendre à témoin la plupart d’entre vous. Je vous conjure donc tous tant que vous êtes avec qui j’ai conversé, et il y en a ici un fort grand nombre, je vous conjure de déclarer si vous m’avez jamais entendu parler de ces sortes de sciences, ni de près ni de loin ; par là, vous jugerez des autres parties de l’accusation, où il n’y a pas un mot de vrai. Et si l’on vous dit que je me mêle d’enseigner, et que j’exige un salaire, c’est encore une fausseté. Ce n’est pas que je ne trouve fort beau de pouvoir instruire les hommes, comme font Gorgias de Léontium[1], Prodicus de Céos[2],

  1. Gorgias de Léontium, ville de Sicile, disciple d’Empédocle. Il est le père des sophistes et de la rhétorique. Il s’enrichit par ses cours publics auxquels il n’admettait pas à moins de cent mines. Lui-même il fit présent au temple de Delphes, de sa propre statue dorée ( PAUSAN. Phoc. ch. 18). Il vécut plein de gloire, et mourut, selon Pausanias (Elide, liv. II, ch. 17), à cent cinq ans ; selon Diogène Laërce, Suidas et Philostrate, à cent neuf ans. Voyez, sur Gorgias, le Gorgias, l’Hippias et le Protagoras.
  2. Prodicus de Céos, et non de Chio, rhéteur et physicien, disciple de Protagoras, et contemporain de Démocrite. Xénophon nous a conservé sa belle allégorie de la Vertu et de la Volupté se disputant Hercule. D’après Suidas, il aurait fini par être accusé de corrompre la jeunesse, et par boire la ciguë. Voyez sur Prodicus le Gorgias, le Protagoras et surtout le Cratyle.