Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/791

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

PROTARQUE.

Il faut donc entrer dans l’examen des plaisirs qui ont de l’affinité avec ceux-là ?

SOCRATE.

Parles-tu des plaisirs qui sont mélangés ?

PROTARQUE.

Oui.

SOCRATE.

De ces mélanges, les uns, qui regardent le corps, se font dans le corps même ; les autres, qui regardent l’âme, se font pareillement dans l’âme. Nous trouverons aussi de certains mélanges de plaisirs et de douleurs qui appartiennent en même temps au corps et à l’âme ; mélanges auxquels on donne quelquefois le nom de plaisir, quelquefois celui de douleur.

PROTARQUE.

Comment cela ?

SOCRATE.

Lorsque dans le rétablissement ou l’altération de la constitution, on éprouve en même temps deux sensations contraires ; qu’ayant froid, par exemple, on est réchauffé, ou qu’ayant chaud, on est rafraîchi ; et qu’on cherche à se procurer une de ces sensations et à se délivrer de l’autre ; alors le doux et l’amer mêlés ensemble, comme