Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/806

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ques mots, et j’espère obtenir de toi que tu me lâches, m’engageant à te rendre raison demain de tout cela. Pour le présent, mon dessein est de m’acheminer vers ce qui me reste à dire pour arriver au jugement que Philèbe exige de moi.

PROTARQUE.

C’est bien parlé, Socrate. Achève comme il te plaira ce qui te reste encore.

SOCRATE.

Suivant l’ordre naturel des choses, après les plaisirs mélangés, il est nécessaire, en quelque sorte, que nous considérions à leur tour ceux qui sont sans mélange.

PROTARQUE.

Fort bien.

SOCRATE.

Je vais essayer maintenant de t’en faire connaître la nature ; car je ne suis nullement de l’opinion de ceux qui prétendent que tous les plaisirs ne sont qu’une cessation de la douleur : mais, comme je le disais, je me sers d’eux comme de devins, pour prouver qu’il y a des plaisirs qu’on prend pour réels, et qui ne le sont pas ; et qu’un grand nombre d’autres qui passent pour très vifs, sont confondus avec des douleurs positives et des intervalles de repos