Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/830

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le plus exact, le plus vrai, qu’elle soit d’une grande utilité, ou non. Voilà ce que nous cherchons pour le présent. Ainsi, vois ; tu ne t’exposeras point à l’indignation de Gorgias, si tu accordes à l’art qu’il professe l’avantage sur tous les autres pour l’utilité qui en revient aux hommes ; tandis que pour l’affaire dont je parle, comme je disais tout-à-l’heure au sujet du blanc, qu’un peu de blanc, pourvu qu’il soit pur, l’emporte sur une grande quantité qui ne le serait pas, en ce que c’est le blanc le plus véritable, de même ici, après une sérieuse attention et une discussion suffisante, sans avoir égard à l’utilité des sciences ni à la célébrité qu’elles donnent, mais considérant uniquement s’il y a dans notre âme une faculté faite pour aimer le vrai et disposée à tout entreprendre pour parvenir à le connaître, disons que cette faculté est vraisemblablement le domaine de ce qu’il y a de pur dans l’intelligence et la sagesse, ou qu’il en faut chercher quelque autre plus excellente.

PROTARQUE.

J’examine ; et il me paraît difficile d’accorder qu’aucune autre science ou aucun autre art participe plus de la vérité que la dialectique.

SOCRATE.

Ce qui te fait parler de la sorte, n’est-ce