Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/842

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vions chaque jour le chemin pour retourner chez nous.

SOCRATE.

Faudra-t-il y joindre aussi la musique, que nous avons dite un peu plus haut toute pleine de conjecture et d’imitation, et manquant de pureté ?

PROTARQUE.

Il le faut bien, selon moi, si nous voulons que notre vie soit un peu supportable.

SOCRATE.

Veux-tu que, semblable à un portier pressé et forcé par la foule, je cède, j’ouvre les portes toutes grandes, et laisse toutes les sciences entrer et se mêler ensemble, les pures avec celles qui ne le sont pas ?

PROTARQUE.

Je ne vois pas, Socrate, quel mal il y aurait à posséder toutes les autres sciences, pourvu qu’on eût les premières.

SOCRATE.

Je vais donc leur ouvrir passage, et les laisser toutes se rassembler dans le sein de la très poétique vallée d’Homère[1].

  1. Allusion aux vers 452, 453, du liv. IV de l’Iliade.