Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/852

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SOCRATE.

Très bien dit. Achève néanmoins le troisième parallèle. L’intelligence participe-t-elle plus à la beauté que le plaisir, en sorte que l’intelligence soit plus belle que le plaisir ? ou bien est-ce le contraire ?

PROTARQUE.

N’est-il donc pas vrai, Socrate, que dans aucun temps présent, passé, à venir, personne n’a vu ni imaginé nulle part, en aucune manière, soit durant la veille, soit en dormant, une sagesse et une intelligence qui eût mauvaise grâce ?

SOCRATE.

Fort bien.

PROTARQUE.

Au lieu que, quand nous voyons goûter certains plaisirs, et surtout les plus grands, nous trouvons que cette jouissance traîne à sa suite ou le ridicule ou la honte, au point que nous en rougissons nous-mêmes, et que les dérobant aux regards, nous les cachons et les confions à la nuit, jugeant qu’il est indécent que la lumière du jour soit témoin de pareils plaisirs.

SOCRATE.

Ainsi tu publieras partout, Protarque, aux absens par des envoyés, aux présens par toi-même, que le plaisir n’est ni le premier, ni le