Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/153

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férer très peu d'influence[1]. Il n'est pas plus asservi au sacerdoce qu'ailleurs nous ne l'avons vu asservi à la lettre de la religion[2]. On peut dire qu'il est plus politique que pieux, plus aristocratique que sacerdotal, plus Dorien qu'Oriental ; et les Doriens étaient une race guerrière avec de fortes traditions religieuses, mais sans sacerdoce ; tandis qu'en Orient, dans l'Inde, et même dans cette Égypte que Platon avait vue, le gouvernement était sacerdotal, ou du moins les prêtres, en faisant les rois et en les jugeant, avaient la haute main dans les affaires politiques. Le prêtre, dans les Lois, ne joue pas un plus grand rôle qu'à Lacédémone. Et Platon n'imite pas seulement l'esprit dorien en ce qu'il a de libéral, il imite aussi l'esprit ionien, les lois de Solon son ancê-

  1. Livre VI.
  2. Antécédents du Phèdre, Nouveaux fragments philosophiques, p. 170.