Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/281

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ser à l’invasion de l’impudence, [671d] la plus belle des craintes, cette crainte divine que nous avons appelée du nom de honte et de pudeur.

CLINIAS.

Soit.

L’ATHÉNIEN.

Il faut encore que ces mêmes lois aient pour gardiens et pour coopérateurs des ennemis du tumulte, et que des hommes sobres président à la troupe des buveurs ; parce que sans de tels chefs, il est plus difficile de combattre la débauche, que de défaire l’ennemi sans un général qui ait du sang-froid ; il faut enfin qu’il y ait un égal ou même un plus grand déshonneur à désobéir à [671e] ces chefs et aux commandants de Bacchus, vieillards plus que sexagénaires, qu’à désobéir aux commandants de Mars.

CLINIAS.

Fort bien.

L’ATHÉNIEN.

Si tout se passait de la sorte dans les banquets et dans ces assemblées d’allégresse ; si les buveurs se conformaient en tout aux lois et à la volonté de ceux qui sont sobres ; n’est-il pas vrai que les convives en tireraient de grands avantages, et qu’au lieu d’en sortir, [672a] comme aujourd’hui, ennemis les uns des autres, ils