Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/301

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n’est point en de pareilles circonstances que les lois ont coutume de prendre naissance ? Car l’écriture était inconnue à cette époque ; l’usage, et ce qu’on appelle la tradition, étaient les seules règles de conduite.

CLINIAS.

Il y a toute apparence.

L’ATHÉNIEN.

Quant au gouvernement d’alors, voici à peu près quelle en a dû être la forme.

CLINIAS.

Quelle forme ?

[680b] L’ATHÉNIEN.

Il me paraît que ceux de ce temps-là ne connaissaient point d’autre gouvernement que le patriarcat, dont on voit encore quelques vestiges en plusieurs lieux chez les Grecs et les Barbares[1]. Homère dit quelque part que ce gouvernement était celui des Cyclopes.

Il n’y a chez eux ni sénats ni tribunaux ;

Ils habitent les sommets des montagnes,

Dans des antres profonds ; là chacun donne des lois

[680c] A sa femme et à ses enfants, sans se soucier de son voisin.

  1. Odyss., IX, 112 sq.