Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/307

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L’ATHÉNIEN.

Ne jugerons-nous pas que cela n’a dû arriver que bien des siècles après le déluge ?

CLINIAS.

Sans contredit.

L’ATHÉNIEN.

Il fallait que les hommes d’alors eussent absolument perdu le souvenir [682c] de ce terrible événement, pour oser ainsi placer leur ville au-dessous de plusieurs fleuves qui coulaient d’un endroit fort élevé, et pour se croire en sûreté sur un tertre d’une hauteur médiocre.

CLINIAS.

Rien ne prouve mieux combien ils étaient éloignés du temps où cet événement s’était passé.

L’ATHÉNIEN.

Comme le genre humain se multipliait, il se forma sans doute alors beaucoup d’autres villes en plusieurs endroits.

CLINIAS.

Nécessairement.

L’ATHÉNIEN.

On peut mettre de ce nombre celles qui firent une expédition contre Ilion, même par mer ; car déjà la mer n’épouvantait plus personne, et toutes les nations en faisaient usage.