Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/431

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pouvons conclure que la vie qui a en partage la tempérance, le courage, la sagesse, la santé, est plus agréable que celle où se trouvent l’intempérance, la lâcheté, la folie et la maladie. Et, pour parler généralement, la vie qui participe aux bonnes qualités de l’ame ou du corps est préférable, pour l’agrément, à celle qui tient aux mauvaises dispositions de l’un ou de l’autre, sans compter qu’elle a encore l’avantage du côté de la beauté, de l’honnêteté, de la vertu et de la gloire. Ainsi elle procure à celui qui l’embrasse plus de bonheur à tous égards que ne fait la vie opposée. Bornons ici le prélude général de nos lois.

Après le prélude, il est nécessaire que la loi suive, ou, pour parler plus juste, le dessin et l’esquisse de la loi. Comme donc, en toute espèce de tissu, il ne se peut faire que le fil de la trame et celui de la chaîne soient de même nature, et que le fil de la chaîne est plus fort et plus ferme, l’autre plus souple et plus propre à céder jusqu’à un certain point, c’est aussi de cette manière qu’il faut distinguer en politique ceux qu’on doit élever aux premières charges, et ceux dont la conduite habituelle n’atteste qu’une éducation médiocre. Il y a en effet, dans tout gouvernement, deux choses fondamentales ;