Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/452

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le soin de gagner des richesses ne fasse pas négliger l’ame et le corps, pour qui les richesses sont faites, et qui ne vaudront jamais rien sans le secours de la gymnastique et des autres parties de l’éducation. Voilà pourquoi nous ne nous lassons pas de répéter que le dernier de nos soins doit être celui des biens de fortune. En effet, toute l’attention de l’homme roulant sur trois objets, le troisième et dernier objet qui doive la fixer, ce sont les richesses justement acquises ; le corps est le second et l’ame le premier. Si, dans le plan de législation que nous traçons, cet ordre est observé pour tout ce qui mérite notre estime, il n’y aura rien à reprendre dans nos lois ; mais si quelqu’une de celles que nous portons à ce moment, fait plus de cas de la santé que de la tempérance, ou des richesses que de la tempérance et de la santé, elle sera évidemment mauvaise. Il faut par conséquent que le législateur se dise souvent à lui-même: que prétends-je ici ? Réussirai-je ainsi, on bien manquerai-je mon but ? Ce n’est que par là qu’il peut sortir avec honneur de son entreprise, et épargner à d’autres la peine de retoucher son ouvrage.

Pour reprendre donc la suite de nos lois, nul n’entrera en possession de la portion qui lui est échue qu’aux conditions marquées. Il se-