Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/464

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cette élection, doivent avoir reçu une éducation conforme à l’esprit des lois, [715d] afin d’être en état de faire un sage discernement des candidats qui méritent d’être admis ou rejetés. Or, comment des hommes rassemblés depuis peu, inconnus les uns aux autres, et encore sans éducation, pourront-ils se comporter dans ce choix d’une manière irrépréhensible ?

CLINIAS.

Cela n’est guère possible.

L’ATHÉNIEN

Cependant il n’y a plus moyen de reculer. Nous sommes engagés d’honneur toi et moi à sortir de ce mauvais pas : [715e] toi par la parole que tu as donnée aux Crétois de travailler avec neuf autres à l’établissement de cette colonie : moi, par la promesse [752a] que je t’ai faite de mettre avec toi la main à l’œuvre dans cet entretien. Ainsi, autant qu’il dépendra de moi, je ne laisserai point notre discours imparfait : il aurait trop mauvaise grâce, s’il errait ainsi de côté et d’autre.

CLINIAS.

Tu dis très-bien, étranger.

L’ATHÉNIEN

Je ne m’en tiendrai pas à des paroles, et je vais tâcher de passer aux effets.