Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/470

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CLINIAS.

Quel est-il ?

L’ATHÉNIEN

Je dis qu’aucune autre ville ne doit, pour ainsi dire, tenir lieu de père et de mère à notre nouvelle colonie, que celle qui a conçu le projet de [754b] la fonder. Ce n’est pas que j’ignore qu’il s’est souvent élevé, et qu’il s’élèvera encore de grands différends entre les colonies et leurs métropoles ; mais il n’en est pas moins vrai que toute colonie dans sa naissance est comme un enfant qui, par la faiblesse de son âge étant incapable de pourvoir à ses besoins, s’attache à ceux de qui il tient le jour, et leur est cher pour cette même raison, quoiqu’il doive peut-être dans la suite se brouiller avec eux : c’est toujours à eux qu’il a recours ; c’est en eux seuls qu’il trouve et qu’il a droit de trouver du secours. Tels sont les sentiments où je veux que les Cnossiens entrent [754c] à l’égard de la nouvelle ville par les soins qu’ils en prendront, et la nouvelle ville à l’égard de Cnosse. Et pour répéter ce que j’ai dit précédemment (car il n’y a aucun inconvénient à dire deux fois ce qui est bien dit), il faut que les Cnossiens pourvoient à tout cela en choisissant parmi les citoyens de la nouvelle ville, cent personnes les plus respectables par leur âge et leur