Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/54

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il soutient que les éléments du gouvernement de Sparte ne sont pas aussi clairs dans l'histoire qu'ils le semblent dans Platon, que les avis sont partagés sur la nature de l'éphorie lacédémonienne; que si les uns y voient une institution démocratique, les autres y voient une vraie tyrannie. Mais ces deux opinions ne sont pas aussi incompatibles que te croit Aristote. La nature d'une institution est tiens son origine : or, l'éphorie rivale des rois et du sénat, l'éphorie tirée du peuple, ce qu'avoue[1] Aristote, représentait le peuple nécessairement. Que souvent il ait dégénéré en tyrannie, cela est très vrai ; mais la tyrannie et la démocratie s'excluent-elles ? Les éphores de Sparte étaient les tribuns de Rome. Ces

  1. Ibid., liv. II, ch. 7, § 5. « Comme tous les citoyens à Sparte peuvent être choisis pour éphores, le peuple, participant ainsi à la plus grande autorité, est intéressé au maintien du gouvernement. »