Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/628

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CLINIAS.

Que dis-tu là, mon cher ami ? est-ce des embryons que tu parles ?

L’ATHÉNIEN.

[789b] Oui. Il n’est pas étonnant au reste que vous n’ayez nulle idée de l’espèce de gymnastique qui convient à des embryons : quelque étrange qu’elle soit, je vais tâcher de vous l’expliquer.

CLINIAS.

Nous t’écoutons.

L’ATHÉNIEN.

Il est plus aisé à des Athéniens de comprendre ce que je veux dire, à cause de certains amusements dont le goût est chez nous excessif. A Athènes, non seulement les enfants, mais des vieillards même élèvent les petits de certains oiseaux[1], et dressent ces animaux à combattre les uns contre les autres. [789c] Et ils sont bien éloignés de croire que l’exercice qu’ils leur donnent en les mettant aux prises ensemble et en les agaçant, soit suffisant ; ils ont coutume, outre cela, de porter ces oiseaux, les plus petits à la main, les plus grands sous le bras, et de se promener ainsi pendant plusieurs stades, non pour prendre eux-mêmes des forces, mais pour en donner à ces oiseaux. Ceci montre à quiconque sait ré-

  1. Pollux, IX, 7.