Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/636

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CLINIAS.

Je le pense aussi.

L’ATHÉNIEN.

Si donc, pendant ces trois premières années, on faisait son possible pour écarter d’un enfant toute douleur, toute crainte, tout chagrin, ne serait-ce pas, à notre avis, un moyen de donner à l’enfant une humeur plus joyeuse et plus paisible ?

CLINIAS.

Cela est évident, étranger, surtout si on lui ménageait [792c] une foule de plaisirs.

L’ATHÉNIEN.

Je ne suis plus en cela, mon cher, du sentiment de Clinias : c’est, à mon gré, le plus sûr moyen de corruption, précisément parce qu’on l’emploie au début de l’éducation. Voyons, je te prie, si j’ai raison.

CLINIAS.

J’y consens : parle.

L’ATHÉNIEN.

Je dis que le sujet dont il s’agit n’est point de petite conséquence. Écoute-nous, Mégille, et aide-nous de ton jugement. Mon sentiment est que, pour bien vivre, il ne [792d] faut point courir après le plaisir, ni mettre tous ses soins à éviter la douleur, mais embrasser un certain milieu, que je viens d’appeler du nom d’état paisible. Nous