Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/643

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la chose, comme je disais, n’est point de conséquence ; [795b] mais il n’en est pas de même quand il s’agit de se servir à la guerre d’instruments de fer, d’arcs, de javelots, et ainsi du reste ; surtout lorsque de part et d’autre il faut combattre avec les armes pesantes. Alors quiconque a appris à manier ces armes et s’y est exercé, l’emporte sur celui à qui manque en ce genre et la théorie et la pratique. Un athlète parfaitement exercé au pancrace, au pugilat ou à la lutte, n’est point embarrassé de combattre de la main gauche, et ne devient point tout à coup manchot, ni ne se présente avec effort et dans une position désavantageuse à son adversaire, lorsque [795c] celui-ci transportant l’attaque d’un autre côté l’oblige à suivre son exemple ; voilà, ce me semble, ce qu’on a droit d’attendre de ceux qui manient les armes pesantes et toute autre espèce d’arme. Il faut que celui qui a reçu de la nature deux bras pour se défendre et pour attaquer, autant qu’il dépend de lui n’en laisse point un oisif et incapable de lui servir. Et si quelqu’un naissait tel que Géryon ou Briarée, il faut qu’avec cent mains il puisse lancer cent javelots. C’est aux hommes et aux femmes [795d] qui président à l’éducation de la jeunesse, à prendre des mesures sur tout ceci, et à faire en sorte, celles-ci en veillant sur les jeux des enfants et la manière dont