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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/653

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CLINIAS.

Fort bien.

L’ATHÉNIEN.

[799c] Puisque nous en sommes arrivés là, cédons à l’impression qu’il nous convient de ressentir.

CLINIAS.

Que veux-tu dire ?

L’ATHÉNIEN.

Vous savez que non seulement les vieillards, mais les jeunes gens, lorsqu’ils voient ou qu’ils entendent quelque chose de frappant et d’extraordinaire, ne se rendent pas tout d’un coup à ce qui leur cause ainsi de la surprise, et qu’au lieu de courir vers l’objet ils s’arrêtent quelque temps pour le considérer, semblables à un voyageur qui se trouvant entre plusieurs routes, et ne sachant quel est le vrai chemin, qu’il soit seul ou qu’il voyage [799d] en compagnie, se consulte lui-même et les autres sur l’embarras où il est, et ne continue sa marche qu’après s’être suffisamment assuré du terme où le chemin le conduira. Voilà justement ce que nous devons faire à présent. Ayant rencontré, au sujet des lois, une opinion qui tient du paradoxe, il est nécessaire de l’examiner à fond, et de ne pas prononcer facilement sur un point de cette importance, surtout à notre âge, comme si nous étions assurés d’avoir découvert la vérité à la première vue.