Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/673

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Cela étant ainsi, il faut prescrire à tous les citoyens pour tout le temps de leur vie un ordre d’actions [807e] depuis le lever du soleil jusqu’au lendemain matin. Il serait au dessous de la dignité du législateur d’entrer dans le détail d’une foule de petites choses qui reviennent à chaque instant, en ce qui concerne l’administration domestique et les autres objets semblables, comme aussi la vigilance nécessaire durant la nuit à des gens chargés de pourvoir en tout temps, avec la plus grande diligence, au salut de l’État. En effet tout citoyen, quel qu’il soit, doit tenir pour une chose honteuse et indigne d’un homme libre, de passer la nuit entière à dormir et de ne point se montrer à ses domestiques le premier éveillé [808a] et le premier levé dans sa maison. Au reste qu’on donne à cette pratique le nom de loi ou d’usage, peu importe. J’en dis autant des femmes : il faut que ce soit une honte aux yeux des esclaves des deux sexes, des enfants, et, s’il était possible, de toute la maison, que la maîtresse se fasse éveiller par ses servantes, et ne soit pas la première à les éveiller. La veille de la nuit sera partagée entre les soins publics et les soins domestiques : [808b] les magistrats s’occuperont des affaires d’État, et les maîtres et maîtresses de l’intérieur de leur famille. Le sommeil excessif n’est salutaire ni au corps ni à l’âme, et il est incompatible avec les