Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/710

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tout ce qu’il jugera digne de louange et de blâme ; et le parfait citoyen ne sera pas moins fidèle à ces conseils qu’aux lois dont l’infraction fut suivie d’une peine. La matière dont nous allons parler servira en quelque sorte de témoignage à ceci : elle développe [823b] davantage ce que j’ai en vue. Le nom de chasse a une signification très étendue, et embrasse dans un seul genre bien des espèces particulières. Car il y a différentes chasses pour les animaux qui vivent dans l’eau ; il n’y en a pas moins pour les oiseaux, et un plus grand nombre encore pour les animaux terrestres, y compris non seulement les animaux sauvages, mais aussi les hommes qui se font entre eux la chasse, soit par la voie de la guerre, soit par celle de l’amitié ; et cette dernière est tantôt digne de louange et tantôt de blâme. Les vols et les brigandages tant d’homme à homme que d’armée à armée sont aussi des espèces [823c] de chasse. Un législateur qui porte des lois sur cette matière ne peut point ne pas s’expliquer sur tout cela : il ne peut pas non plus donner des ordres, infliger des peines, et ne parler qu’en menaçant sur chaque article. Quel parti doit-il donc prendre ? le voici. Il faut qu’il approuve certaines espèces de chasse, et qu’il en blâme d’autres, ayant en vue les travaux et les autres exercices de la jeunesse ; que de leur côté les jeunes gens