Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/745

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la publier, déclarant à nos concitoyens qu’il ne faut pas qu’en cela ils soient inférieurs aux oiseaux et à plusieurs autres animaux dont un grand nombre, nés et élevés au milieu des plus grands troupeaux, se conservent purs et chastes, et ne connaissent pas les plaisirs de Tamour jusqu’au temps marqué par la nature pour engendrer ; ce temps venu, le mâle choisit la femelle qui lui plaît et la femelle son mâle; et étant ainsi accouplés, ils vivent désormais conformément aux lois de la sainteté et de la justice, demeurant fermes dans leurs premiers engagemens. Nous dirons, donc à nos citoyens qu’il faut même l’emporter à cet égard sur les animaux. Néanmoins s’ils se laissaient corrompre par l’exemple des autres Grecs, et de la plupart des peuples barbares; si à force d’entendre dire et de voir que les amours qu’on appelle désordonnés sont en grand usage chez ces peuples, ils n’étaient plus capables de maîtriser leurs désirs : alors il faut que les gardiens des lois, devenant législateurs, arrêtent ce désordre par une seconde loi.

CLINIAS.

Quelle loi leur conseilles -tu de porter, si la nôtre devenait inutile ?

L’ATHÉNIEN.

Il est évident, Clinias, que ce sera celle qui en dépend immédiatement.