Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/838

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que de nous porter à remédier au mal après qu’il est commis. Nous avons droit d’attendre de législateurs qui se piquent de n’être point farouches, mais humains, qu’ils essaieront d’abord de nous persuader, nous tenant sur l’existence des dieux un discours, sinon plus beau, du moins plus vrai que les discours des autres : peut-être réussirez-vous à nous gagner. Si ce que nous vous proposons est raisonnable, tâchez d’y avoir égard.

CLINIAS.

Étranger, ne juges-tu pas qu’il est facile de donner des preuves certaines de l’existence des dieux ?

L’ATHÉNIEN.

Comment cela ?

CLINIAS.

Premièrement, la terre, le soleil et tous les astres ; ce bel ordre qui règne entre les saisons ; ce partage des années et des mois : ensuite le consentement de tous les peuples Grecs et étrangers qui reconnaissent qu’il existe des dieux.

L’ATHÉNIEN.

Mon cher ami, j’appréhende fort pour vous deux le mépris des méchans ; car de dire que j’en rougisse pour vous, c’est ce que je ne ferai jamais. Vous ne connaissez point ce qui