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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/868

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CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Cette ame est-elle unique ou y en a-t-il plusieurs ? Je réponds pour vous deux qu’il y en a plus d’une : n’en mettons pas moins de deux, l’une bienfaisante, l’autre qui a le pouvoir de faire du mal.

CLINIAS.

C’est parfaitement bien dit.

L’ATHÉNIEN.

Soit. L’ame gouverne donc tout ce qui est au ciel, sur la terre et dans la mer par les mouvemens qui lui sont propres, et que nous appelons volonté, attention, prévoyance, délibération, jugement vrai ou faux, joie, tristesse, confiance, crainte, aversion, amour, et par les autres mouvemens semblables qui sont les premières causes efficientes, et qui, dirigeant les mouvemens des corps comme autant de causes secondes, produisent en toutes choses l’accroissement ou la diminution, la composition ou la division, et les qualités qui en résultent comme le chaud, le froid, la pesanteur, la légèreté, la dureté, la mollesse, le blanc, le noir, l’âpre, le doux et l’amer. L’ame, qui est une divinité, appelant toujours à son secours une autre divinité, l’intelligence, pour opérer ces divers mouvemens, gouverne alors