Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/870

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ce monde tout porte un caractère de déraison et de désordre.

CLINIAS.

Cela est encore certain.

L’ATHÉNIEN.

Quelle est donc la nature du mouvement de l’intelligence ? Cette question, mes chers amis, est difficile pour quiconque veut y répondre sagement. C’est pourquoi il est juste que je me joigne maintenant à vous pour en trouver la réponse.

CLINIAS.

Tu as raison.

L’ATHÉNIEN.

Gardons-nous bien en répondant d’imiter ceux qui, pour avoir regardé fixement le soleil, sont au milieu des ténèbres en plein midi. Ne portons pas nos regards sur l’intelligence comme si nous pouvions la voir et la connaître parfaitement avec des yeux mortels ; il est plus sûr pour nous de les fixer sur son image.

CLINIAS.

De quelle image parles-tu ?

L’ATHÉNIEN.

Prenons pour son image, parmi les dix mouvemens dont il a été fait mention, celui qui a de l’affinité avec le mouvement de l’intelligence. Je vais vous le rappeler, et puis je ferai la réponse pour nous tous.