Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/882

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trois. Premièrement, avouez-vous que les dieux connaissent, voient, entendent tout, et que rien de ce qui tombe sous les sens ou sous l’intelligence ne peut leur échapper ? La chose est-elle ainsi, selon vous ? parlez.

CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Avouez-vous en outre qu’ils réunissent en eux toute la puissance des êtres mortels et immortels ?

CLINIAS.

Comment se refuseraient-ils à un tel aveu ?

L’ATHÉNIEN.

Nous sommes d’ailleurs convenus tous cinq que les dieux sont bons et parfaits de leur nature.

CLINIAS.

Oui, certes.

L’ATHÉNIEN.

Mais s’ils sont tels que nous les reconnaissons, n’est-il point absurde de dire après cela qu’ils font quoi que ce soit avec indolence et avec mollesse ? Car la paresse naît en nous de la lâcheté, et l’indolence de la paresse et de la mollesse.

CLINIAS.

Tu dis la vérité.

L’ATHÉNIEN.

Donc aucun dieu n’est négligent par paresse