Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/885

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L’ATHÉNIEN.

Je veux dire qu’il est plus difficile de voir les petits objets, d’entendre les petits sons que les grands ; et qu’au contraire il est plus aisé pour tout homme de porter, d’embrasser, d’administrer de petites choses et en petit nombre, que de grandes et beaucoup.

CLINIAS.

Sans comparaison.

L’ATHÉNIEN.

Si un médecin, chargé spécialement de traiter un malade qu’il peut et veut guérir, s’appliquait à la guérison des grandes douleurs sans se mettre en peine des douleurs partielles et légères, réussirait-il à lui rendre la santé ?

CLINIAS.

Non.

L’ATHÉNIEN.

Il en est de même à l’égard des pilotes, des généraux d’armée, des économes, des hommes d’état, en un mot de tous ceux qui sont chargés d’une administration quelconque ; ils ne sauraient négliger les objets qui sont petits et en petit nombre sans faire tort aux plus importans ; car, comme disent les architectes, les grandes pierres ne s’arrangent jamais bien sans les petites.

CLINIAS.

Cela est vrai.