Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/891

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leurs semblables et en reçoivent tout ce qu’ils doivent naturellement en attendre. Ni toi, ni qui que ce soit, ne pourrez l’emporter sur les dieux, en vous soustrayant à cet ordre qu’ils ont établi pour être observé plus inviolablement qu’aucun autre, et qu’il faut infiniment respecter. Tu ne lui échapperas jamais quand tu serais assez petit pour pénétrer dans les profondeurs de la terre ^ ni quand tu serais assez grand pour t’élever jusqu’au ciel ; mais tu porteras la peine qu’ils ont arrêtée, soit sur cette terre, soit aux enfers, soit dans quelque autre demeure encore plus affreuse. Nous te dirons la même chose de ceux que tu as vus, après des impiétés ou d’autres crimes, devenir grands de petits qu’ils étaient, et que tu as cru pour cela être devenus fort heureux, ce qui t’a donné cette illusion que tu voyais dans leurs actions, comme dans un miroir, que les dieux ne se mêlent point des choses d’ici-bas, et cela parce que tu ne connaissais pas le tribut que ces hommes si heureux doivent un jour payer à l’ordre général. Et comment, jeune présomptueux, peux-tu te persuader que cette connaissance n’est pas nécessaire, puisque, faute de l’avoir, on ne pourrait jamais se former une idée générale de la vie, ni rendre compte de ce qui en fait le bonheur ou le malheur ? Si nous réussissons, Clinias, et nous autres vieil-