Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/894

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par leurs adulations, et par certaines prières d’un charme irrésistible (elles sont du moins telles dans l’esprit des méchans), le droit d’avoir plus que les autres hommes sans qu’il leur en arrive aucun mal. Je dis encore que ce vice que je viens d’appeler désir insatiable d’avoir plus que les autres, est ce qu’on appelle maladie dans les corps ■de chair, peste dans les saisons de l’année, et qui changeant de nom, est connu sous celui d’injustice dans les sociétés et les gouvernemens.

CLINIAS.

Cela est vrai.

L’ATHÉNIEN.

Or, voici nécessairement comment il faut que parle celui qui soutient que les dieux sont toujours disposés à pardonner aux méchans leurs injustices passées et présentes, pourvu que ceux-ci leur fassent quelque part du fruit de leurs crimes. C’est comme s’il disait que les loups donnent aux chiens une petite partie de leur proie, et que les chiens gagnés par cette largesse leur abandonnent le troupeau pour le ravager impunément. N’est-ce pas là le langage de ceux qui disent que les dieux sont faciles à apaiser ?

CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

En ce cas, est-il personne qui puisse, sans se