Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/896

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L’ATHÉNIEN.

Les mettrons-nous donc ces dieux qui veillent sur ce qu’il y a de plus beau dans la nature, et à la vigilance desquels rien n’est comparable, au dessous des chiens et des hommes d’une médiocre venu, qui ne consentiraient jamais à trahir la justice, en acceptant les coupables présens que les méchans leur offriraient dans cette vue ?

CLINIAS.

Point du tout : un tel langage n’est pas supportable, et parmi tous les genres d’impiété celui qui a cette opinion des dieux, doit passer avec très grande raison pour le plus pervers et le plus impie de tous les impies.

L’ATHÉNIEN.

Nous pouvons donc nous flatter d’avoir prouvé^ suffisamment les trois points en question, savoir, l’existence des dieux, leur providence, et leur inflexible équité.

CLINIAS.

Oui, certes, et les preuves ont pour elles notre suffrage.

L’ATHÉNIEN.

L’opiniâtre indocilité des méchans m’a engagé à^ parler avec plus de véhémence qu’à l’ordinaire et je me suis échauffé ainsi, mon cher Clinias, dans la crainte que ces impies, s’attribuant la victoire