Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/913

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Quiconque expose sur le marché des choses falsifiées, ment et trompe ; il atteste les dieux, et, sans crainte pour eux ni égard pour les hommes, il viole les lois et les ordonnances des agoranomes. Cependant c’est une habitude très louable de ne point profaner à tout propos le nom des dieux, et d’apporter à cet égard des dispositions aussi pures et aussi saintes que la plupart des hommes en apportent dans le culte ordinaire. Si l’on ne se rend pas à ce préambule, voici la loi : Que celui qui vend au marché quelque chose que ce soit, ne mette jamais deux prix à sa marchandise ; mais qu’après le premier prix fait, s’il ne trouve point d’acheteur, il la remporte pour la remettre en vente une autre fois ; et que dans un même jour il ne hausse ni ne baisse le prix. Qu’il s’abstienne aussi de vanter sa marchandise et de recourir à des sermens. Tout citoyen qui n’aura pas moins de trente ans, pourra frapper impunément quiconque violera cette loi en sa présence, et le punir de ses sermens téméraires : s’il ne le fait point et qu’il se mette peu en peine de ce règlement, il s’expose à être blâmé d’avoir trahi les lois. Si quelqu’un ne pouvant gagner sur soi d’obéir à nos ordres, vend quelque denrée falsifiée, celui qui aura connaissance du fait et qui sera en état de le prouver, après avoir convaincu le coupable en présence des magis-