Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/953

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accoutumés à ce défaut n’ont jamais eu la moindre gravité dans les mœurs, ou du moins ont perdu la plupart des sentimens qui caractérisent une grande ame. C’est pourquoi, que personne ne se permette de semblables railleries, ni dans les lieux sacrés, ni dans les fêtes publiques, ni aux jeux, ni dans la place publique, ni devant les tribunaux, ni dans aucun lieu d’assemblée. Les magistrats qui y président puniront sans aucune opposition toute infraction à ce règlement : sinon, ils ne pourront jamais prétendre au prix de la vertu, comme n’ayant aucun zèle pour les lois, ni aucune fidélité à exécuter les ordres du législateur. Partout ailleurs, lorsque quelqu’un, soit en attaquant, soit en se défendant, se sera servi de termes injurieux, les citoyens, d’un âge plus avancé qui se trouveront présens, vengeront la loi, réprimant par des coups ces sortes d’emportemens, et arrêtant par un mal un autre mal : faute de quoi ils seront condamnés à une certaine amende. • Dans les disputes il est impossible de tenir long-temps la partie, sans chercher à faire rire aux dépens de son adversaire ; et c’est ce que nous condamnons, lorsque la colère en est le principe. Mais quoi ! souffrirons • nous chez nous les comédiens qui se montrent toujours prêts à faire rire aux dépens des autres, si