Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/983

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connaissance de ce qu’il y a de bon et de mauvais parmi eux, ni observer fidèlement ses lois, si elle n’en a que l’usage et la pratique sans en posséder l’esprit. Il se trouve toujours parmi la foule des personnages divins, en petit nombre à la vérité, dont le commerce est d’un prix inestimable, qui ne naissent pas plus dans les États bien policés que dans les autres ; et des citoyens qui vivent sous un bon gouvernement doivent se livrer à une recherche persévérante de ces hommes qui se sont préservés de la corruption, et les poursuivre par terre et par mer, en partie pour affermir ce qu’il y a de sage dans les lois de leur pays, en partie pour rectifier ce qui s’y trouverait de défectueux. Jamais notre état n’aura une constitution parfaitement assise, si l’on ne fait ces observations et ces recherches, ou si on les fait mal.

CLINIAS.

Comment donc s’y prendre ?

L’ATHÉNIEN.

De cette manière. Il faut premièrement que l’observateur, pour être tel que nous le souhaitons, ait plus de cinquante ans ; en second lieu, qu’il se soit distingué en tout, mais particulièrement dans le métier de la guerre, afin de donner dans sa personne aux autres États un modèle des gardiens de nos lois. Dès qu’il aura passé l’âge de soixante ans, il mettra fin à ses observations. Après