Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/986

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pour cette négligence, lorsqu’il sera question d’adjuger le prix de la vertu. Tel doit être le citoyen à qui les lois permettent de voyager, et telles sont les conditions qu’on lui fera. Il faut aussi faire accueil aux étrangers qui voyagent chez nous. Or il y en a de quatre sortes, dont il est à propos que nous parlions ici. Les premiers sont ceux qui, semblables aux oiseaux de passage, ne paraissent que durant l’été, cette saison leur permettant de faire une foule de courses. La plupart d’entre eux prennent, pour ainsi parler, leur vol par mer, et voltigent de contrée en contrée pendant la belle saison, pour faire le commerce et s’enrichir. Des magistrats établis à cet effet les recevront dans les marchés, dans les ports et les édifices publics situés hors des murs, mais à portée de la ville ; ils prendront garde que ces étrangers n’entreprennent rien contre les lois ; ils jugeront leurs différends avec équité, et n’auront de commerce avec eux que pour les choses nécessaires, et le plus rarement qu’il se pourra. Les seconds sont ceux qui viennent pour repaître leurs yeux et leurs oreilles de ce que les spectacles et la musique offrent de propre à les charmer. Il faut qu’il y ait pour ces étrangers des Hôtels situés auprès des temples, où ils trouvent une hospitalité généreuse. Les prêtres et ceux qui sont chargés de l’entretien des temples au-