Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/136

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ALCIBIADE.

Non, par Jupiter ! cela n'est pas possible.

SOCRATE.

Nous ne pouvons donc connaître ce qui est à nous, comme étant à nous, si nous ne nous connaissons nous-mêmes ?

ALCIBIADE.

Assurément.

SOCRATE.

Et si nous ne connaissons pas ce qui est à nous, nous ne connaîtrons pas non plus ce qui se rapporte aux choses qui sont à nous ?

ALCIBIADE.

Je l'avoue.

SOCRATE.

Nous n'avons donc pas très bien fait tantôt quand nous sommes convenus qu'il y a des gens qui ne se connaissent pas eux-mêmes, et qui cependant connaissent ce qui est à eux. Non, ils ne connaissent pas même les choses qui sont à ce qui est à eux ; car ces trois connaissances, se connaître soi-même, connaître ce qui est à soi, et connaître les choses qui sont à ce qui est à soi, [133e] semblent liées ensemble, et l'effet d'un seul et même art.

ALCIBIADE.

Il est bien vraisemblable.