Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/491

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PHÈDRE.

Un moment, Socrate. Attends que la chaleur soit passée. Ne vois-tu pas qu’il est à peine midi et que le soleil est dans toute sa force ? Causons quelques instants de ce que nous venons de dire, et dès que la fraîcheur se fera sentir, nous partirons.

SOCRATE.

Tu as, mon cher Phèdre, une merveilleuse passion pour les discours ; je t’admire, en vérité, car je crois que de tous les discours [242b] écrits ou prononcés de notre temps, il en est peu qui ne t’appartiennent, soit pour les avoir composés toi-même, soit pour avoir, de manière ou d’autre, forcé quelqu’un à les composer. Excepté Simmias le Thébain[1], personne ne pourrait te disputer cet honneur ; et je te vois encore tout prêt d’occasionner un nouveau discours.

PHÈDRE.

Ah ! tant mieux ! voyons ?

SOCRATE.

Au moment de passer l’eau, j’ai senti ce signal divin[2] qui m’est familier, [242c] et dont l’apparition

  1. Voyez le Phédon et le Criton, et Diogène de Laërte, II, 124.
  2. Voyez l’Apologie, le Theagès, l’Euthydème, l’Euthyphron, La République, VI — Cicer., de Divinatione, I. 64 ; Xenoph., Mem., I, 44 ; Plutarch., de Gen. Soc. ; Maxim. Tyr., XIV, XV. ; Diog. de Laërte, II, 33 ; Apul., de Deo Soc.