Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/51

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ALCIBIADE.

Mais peut-être que j’ai mal répondu, en disant que je l’ai trouvé de moi-même.

SOCRATE.

Dis-moi donc comment cela s’est fait ?

ALCIBIADE.

Je l’ai appris, je pense, tout comme les autres.

SOCRATE.

Nous voilà à recommencer. De qui l’as-tu appris ? dis-moi.

[110e] ALCIBIADE.

Du peuple.

SOCRATE.

En citant le peuple tu n’as pas recours, mon cher Alcibiade, à un fort bon maître.

ALCIBIADE.

Quoi ! le peuple n’est-il pas capable de l’enseigner ?

SOCRATE.

Pas même d’enseigner ce qui est bien ou mal aux échecs[1], ce qui est pourtant un peu moins difficile, à mon avis, que d’enseigner la justice. Eh bien ! ne le crois-tu pas comme moi ?

ALCIBIADE.

Oui, sans doute.

  1. Voyez le Phèdre.