Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/115

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rait chargé de répondre, celui-ci ne serait-il pas forcé de rester court à la fin ?

HERMOGÈNE.

Je le crois.

SOCRATE.

Hé bien, à quel terme lui sera-t-il permis de s’arrêter ? Ne sera-ce point lorsqu’il sera arrivé à ces mots qui sont comme les éléments de toute phrase et de tout nom ? Si ces mots sont tels, en effet, il serait déraisonnable de vouloir les composer de mots plus simples. Par exemple, ἀγαθός, bon, se compose, avons-nous dit, de ἀγαστός, admirable, et de θοός, prompt. Θοός à son tour viendra de quelque autre mot, celui-là de quelque autre encore, mais lorsque nous en atteindrons un qui ne dérive plus d’aucun autre, nous aurons le droit de dire que nous tenons le mot élémentaire, et que nous né pouvons plus le rapporter à d’autres mots.

HERMOGÈNE.

Je trouve cela fort juste.

SOCRATE.

Et maintenant si ces mots sur lesquels tu m’as interrogé en dernier lieu sont élémentaires, ne faut-il pas chercher quelque autre moyen d%n apprécier la légitimité et la propriété naturelle ?

HERMOGÈNE.

Il y a apparence.