Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/125

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ras aux machines de théâtre et font apparaître les dieux, et de nous tirer d’affaire en alléguant que ce sont les dieux eux-mêmes qui ont institué, les premiers noms, et que par conséquent ces noms sont convenables. Sera-ce là notre meilleur et dernier argument, ou bien en reviendrons-nous à notre supposition de tout à l’heure, que ces noms nous sont venus de certains peuples barbares, plus anciens que nous ? Ou dirons-nous enfin que l’antiquité de ces mots les dérobe à nos recherches, comme les mots barbares ? Ce seraient là autant d’excuses, et de fort bonnes, pour celui qui ne voudrait pas rendre raison de la propriété des mots primitifs. Cependant, tant qu’on ignore, par quelque raison que ce soit, en quoi consiste la justesse de ces mots, il est impossible de rien connaître aux mots dérivés, qui ne peuvent s’expliquer que par les primitifs. Il est donc évident que quiconque se prétend habile dans l’intelligence des dérivés, doit pouvoir donner l’explication la plus complète et la plus claire des mots primitifs, ou s’attendre à ne dire sur les autres que des sottises. Es-tu d’un autre avis ?

HERMOGÈNE.

En aucune façon, Socrate.