Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/18

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HERMOGÈNE.

C’est mon sentiment.

SOCRATE.

Mais si Protagoras a raison, s’il est vrai que les choses ne sont que ce qu’elles paraissent à chacun de nous, est-il possible que les uns soient raisonnables et les autres insensés ?

HERMOGÈNE.

Non vraiment.

SOCRATE.

Tu es donc, à ce qu’il me semble, tout-à-fait persuadé que puisqu’il y a une sagesse et une folie, il est tout-à-fait impossible que Protagoras ait raison. En effet, un homme ne pourrait jamais être plus sage qu’un autre, si la vérité n’est pour chacun que ce qui lui semble.

HERMOGÈNE.

Évidemment.

SOCRATE.

Je ne pense pas non plus que tu soutiennes, avec Euthydème[1], que tout est de même à la fois et toujours pour tout le monde ; car il serait im-

  1. C’est le sophiste de l’Euthydème. Il ne faut pas le confondre avec deux personnages du même nom, l’un fils de Céphale, et dont il est question dans la République, liv. I ; l’autre, fils de Dioclès, mentionné dans le Banquet, t. VI, p. 341 de la traduction française, comme l’un des jeunes gens amis de Socrate.