L’autre est ce qu’on appelle ignorance; mais on ne veut pas convenir que, quand ce mal entre dans l’âme, il suffit à lui seul pour la rendre mauvaise.
Il faut bien accorder, ce dont je doutais, quand tu l’as dit tout à l’heure : qu’il existe dans l’âme deux sortes de maux, et qu’on doit considérer comme maladie en nous toute lâcheté, tout excès, toute injustice, et comme laideur l’ignorance à laquelle notre âme est sujette de tant de manières.
Or n’existe-t-il pas pour le corps deux arts qui s’appliquent à ces deux sortes de maux ?
Lesquels ?
Pour la laideur, la gymnastique, et pour les maladies, la médecine.
Il est vrai.
Eh bien ! pour l’intempérance, l’injustice et la lâcheté, la justice qui punit est, de tous les arts, le plus convenable.
À ce qu’il semble du moins, sauf erreur humaine.