Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/253

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L’ÉTRANGER.

Voyons donc, puisque nous sommes si embarrassés, expliquez-nous vous-mêmes bien nettement ce que vous entendez quand vous dites être ; car il ne se peut pas que dès long-temps vous n’en soyez instruits. Quant à nous, nous avons cru d’abord le savoir ; mais à présent nous n’y voyons pas clair. Commencez donc par nous exposer votre opinion, afin que nous n’allions pas croire que nous comprenons vos discours, quand ce serait tout le contraire. Dis-moi, mon enfant, serait-ce de la témérité de notre part que d’adresser cette prière à ces philosophes et à tous ceux qui disent qu’il y a dans l’univers plus qu’une seule chose ?

THÉÉTÈTE.

Pas le moins du monde.

L’ÉTRANGER.

Et ceux qui disent que l’univers est un, ne faut-il pas aussi les presser de toutes nos forces de nous expliquer ce qu’ils entendent par l’être ?

THÉÉTÈTE.

Certainement.

L’ÉTRANGER.

Qu’ils répondent donc aux questions suivantes : Vous dites qu’il n’y a qu’une chose? Nous le disons, répondront-ils. N’est-il pas vrai ?