Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/265

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qu’ils consentiront à reconnaître quelque chose d’incorporel, si peu que ce soit, cela suffit. En effet, ce qui est incorporel et ce qui est corporel ont en commun quelque chose qui fait dire à nos gens que l’un et l’autre existe. Voilà ce qu’il leur faudra déterminer. Peut-être seront-ils un peu embarrassés, et qui sait si, dans cet embarras, ils n’en viendront pas à admettre cette définition de l’être ?

THÉÉTÈTE.

Laquelle ? Parle, et nous verrons aussitôt.

 

L’ÉTRANGER.

C’est que tout ce qui possède une puissance quelconque, pour exercer une action quelconque, ou pour en souffrir une : la plus petite et de la chose la plus petite que ce soit, ne fût-ce même que pour une seule fois, tout ce qui possède une semblable puissance est réellement. En un mot, je donne pour définition de l’être que ce n’est autre chose qu’une puissance.

THÉÉTÈTE.

Puisque nos gens n’ont pour le présent, rien de mieux à proposer, ils acceptent ta définition.

L’ÉTRANGER.

A la bonne heure; plus tard peut-être ne penserons-nous pas de même ni eux non plus, mais en attendant, prenons ce point pour accordé entre eux et nous.