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PARMÉNIDE.

les copies qui ont les mêmes noms que les idées existent par leurs rapports entre elles, et non avec les idées qui portent ces noms. — Comment entends-tu cela ? reprit Socrate. — Supposé que quelqu’un d’entre nous soit le maître ou l’esclave d’un autre, il ne sera pas l’esclave [133e] du maître en soi ou de l’idée du maître, ni le maître de l’esclave en soi ; homme, il sera le maître ou l’esclave d’un homme. De même, c’est la domination en soi qui est la domination par rapport à l’esclavage en soi, et l’esclavage en soi par rapport à la domination en soi. Ce qui est en nous ne se rapporte pas aux idées, ni les idées à nous ; mais, je le répète, les idées se rapportent les unes aux autres, [134a] et les choses sensibles les unes aux autres. Comprends-tu ce que je dis ? — Parfaitement, reprit Socrate. — La science en soi est donc la science de la vérité en soi ? — Oui. — Chaque science en soi serait donc aussi la science d’un être en soi ? — Oui. — Et la science qui est parmi nous ne sera-t-elle pas la science de la vérité qui est parmi nous ? Et, par conséquent, chacune des sciences qui sont parmi nous [134b] ne serait-elle pas la science d’une des choses qui existent parmi nous ? — Nécessairement. — Mais, tu conviens que nous ne possédons pas les idées elles-mêmes, et qu’elles ne peuvent pas être parmi nous. — Oui. — Or, n’est-ce pas seulement par