Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/59

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soit besoin d’y changer aucune lettre, ce qui conserve, τὸ σῶμα[1], l’âme, jusqu’à ce qu’elle ait acquitté sa dette.

HERMOGÈNE.

Tout cela me paraît satisfaisant, Socrate. Ne pourrions-nous pas maintenant, ainsi que tu l’as fait tout à l’heure pour le nom de Jupiter, examiner de la même manière quel peut être le sens propre des noms des autres divinités.

SOCRATE.

Par Jupiter, mon cher Hermogène, si nous étions sages, le mieux serait de dire que nous ne savons rien touchant les dieux, ni sur eux-mêmes, ni sur les noms dont ils s’appellent entre eux ; car pour ceux-ci, nul doute que ce ne soient les noms véritables. Le parti le plus convenable après celui-là, ce serait de nous conformer à la loi qui ordonne à chacun d’appeler les dieux, dans ses prières, des noms dont ils aiment à être appelés. Cette pratique me paraît très sage. Nous pouvons donc nous livrer à la recherche que tu me proposes, après avoir protesté d’avance auprès des dieux que ce n’est point sur eux que.nous portons notre examen, nous nous en reconnaissons incapable, mais

  1. De σαόω qui fait à l'aoriste ἐσώθην. Car σώζω donnerait σῶσμα et non pas σῶμα. Heindorf.